Premier port militaire de la Méditerranée romaine et cité labellisée « Ville et Pays d’Art et d’Histoire, Fréjus est aussi appelée la « Pompéi » provençale pour la richesse et la préservation de ses vestiges antiques. Fondée par César pour supplanter Marseille, Fréjus possédait au premier siècle avant notre ère la seule base navale militaire de la Gaule romaine. Le port de Fréjus était alors le second après celui d’Ostie, le port de la Rome.
Le territoire de Fréjus conserve de sa prospérité antique un riche patrimoine architectural aux premiers rangs duquel figurent l’aqueduc de Mons, l’amphithéâtre, les thermes, une portion pavée de la Via Aurelia qui reliait Rome à Narbonne, ainsi que des restes du port et des remparts antiques. Particulièrement bien conservées, les arènes de Fréjus ont fait l’objet d’un important programme de restauration et de réhabilitation. Elles sont aujourd’hui au cœur de la vie culturelle de Fréjus.
L’amphithéâtre a été bâti au 1er siècle, alors que la cité de Fréjus portait son nom romain de Forum Julii. Avec 113 mètres sur 85, le bâtiment pouvait accueillir jusqu’à 12 000 spectateurs. Il était alors situé à l’extérieur des remparts, adossé à une colline de grès. L’édifice lui-même est construit en grès vert et en grès brun issus de carrières locales.
Dans les premiers siècles de notre ère, les arènes de Fréjus ont accueilli des jeux du cirque traditionnels, c’est-à-dire des combats de gladiateurs et de fauves, mais aussi peut-être des représentations de combats navals. Délaissées à partir du 9e siècle, elles servirent ensuite de carrière de pierres durant tout le Moyen Âge et les premiers siècles de l’époque moderne pour la construction des maisons individuelles et des bâtiments épiscopaux.
Les premières fouilles archéologiques furent entreprises dans l’amphithéâtre au cours du 19e siècle. Après quelques investigations menées en 1817, des études sérieuses débutèrent en 1828 sous la direction de l’archéologue et architecte Charles Texier. Un siècle plus tard, en 1932 et 1933, l’Arlésien Jules Formigé, spécialiste du patrimoine antique du midi de la France et architecte des Monuments historiques, travaillera également sur le site.
Catastrophe extrêmement meurtrière, la rupture du barrage de Malpasset en 1959 a contribué à sortir l’amphithéâtre de terre : jusqu’alors semi-enterré, l’édifice fut en grande partie dégagé par le déferlement puissant des eaux.
Depuis 2007, les arènes de Fréjus font l’objet d’un programme complet de restauration et de réhabilitation pour permettre au site d’accueillir de grands événements en toute sécurité pour les spectateurs et en conformité avec les règles en vigueur dans les établissements ayant vocation à recevoir du public. L’idée n’est pas de recréer la structure antique des gradins comme dans le cadre d’une restauration classique, mais de construire avec des matériaux modernes dans le prolongement des ruines. Les proportions et la géométrie originelles de l’édifice seront reproduites, et les vestiges existant mis à l’abri des dégradations.
Il s’agit, grâce à ces travaux, de redonner aux arènes leur fonction de lieu de divertissement et de spectacles : une vocation qu’elles ont déjà recouvrée à plusieurs reprises, notamment avec l’organisation sur le site d’un quart de finale de Coupe Davis en 1993.
Les arènes de Fréjus se visitent du mardi au samedi en basse saison et du mardi au dimanche en haute-saison. Elles accueillent des événements artistiques, des concerts, des festivals et des spectacles taurins. Parmi la programmation très variée des lieux figurent le festival électro Colo Summer, des férias et toro piscine, des rencontres internationales de pétanque, des tournois de force basque, des démonstrations de freeride ou de trial, des concerts de musique classique, ou encore des soirées flamenco.