Catastrophe majeure dans l’histoire de notre pays, la rupture du barrage de Malpasset en 1959 a marqué à jamais Fréjus. La vague de 40 mètres de haut qui déferla dans la vallée jusqu’à la mer noya tout sur son passage, entrainant la disparition de plusieurs centaines de personnes. La destruction du barrage de Malpasset fait partie des catastrophes les plus destructrices à l'instar d'autes grands barrages destinés eux à l'alimentation d'usine hydroélectrique qui produisent l'énergie hydraulique. Les barrages construits sur des cours d’eau étant destinés à contenir des millions de mètres cubes d'eau doivent être très résistant et bien bâtis.
Envisagée à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, la construction d’un barrage en amont de Fréjus a pour objectif premier de constituer une réserve d’eau qui permette une irrigation régulière des cultures locales. Le barrage est construit au lieu-dit « Malpasset », sur le cours du Reyran. Le torrent du Reyran a pour particularité son flux irrégulier, en crue en hiver et asséché en été. Le barrage-voûte est inauguré en 1954. Sa mise en eau reste cependant partielle durant plusieurs années, en raison du climat peu pluvieux, mais aussi de procédures judiciaires qui ralentissent la mise en service du barrage. L’année 1959 est en revanche très humide. Le niveau de la retenue du barrage monte vite, ne permettant pas un contrôle progressif de la mise en eau du site. Au début de l’hiver, des pluies diluviennes font atteindre la capacité maximale du barrage. En aval de l’ouvrage, l’autoroute est en construction et les piles de béton du pont autoroutier viennent d’être coulées. L’ouverture des vannes ne peut avoir lieu, au risque de noyer le chantier à l'aval du barrage. En dépit de la décision des responsables du site de laisser s’évacuer une partie de l’eau retenue à partir de 18 heures, le barrage cède à 21h13 sous la pression des millions de m3 d’eau.
La rupture du barrage entraine la déferlante destructrice d’une vague de plus de 40 m de hauteur, qui noie la vallée sur son passage, causant 423 pertes humaines en à peine 20 minutes. L’eau déferle jusqu’à la mer en passant par le centre de Fréjus, arrachant des kilomètres de voies ferrées, et engloutissant une cinquantaine de fermes sur son passage.
Témoin de cette catastrophe meurtrière inédite sur le territoire français, le site actuel de Malpasset abrite encore les vestiges du barrage éventré. Lieu de recueillement, de souvenir et de visite, le site est en libre accès. On y découvre un décor surprenant d’une nature qui tente de reprendre peu à peu ses droits sur de monumentaux blocs de bétons, charriés par l’eau comme d’insignifiants cailloux sur plusieurs kilomètres. Le calme des lieux contraste avec la violence de la catastrophe.
Des circuits pédestres et des randonnées en VTT permettent d’arriver au pied ou au sommet du barrage. En saison, des visites commentées du site de Malpasset sont proposées les mardis matin. Le rendez-vous est donné devant l’office de tourisme, puis l’accès sur le parking du site se fait en voiture. Ces visites ont pour objet d’expliquer les spécificités techniques du barrage-voûte, de revenir sur le déroulé de la catastrophe et d’évoquer ses causes. Elles sont aussi l’occasion de faire une agréable promenade dans le massif de l’Estérel, dans une ambiance calme et propice au recueillement.
Pour découvrir le site librement, plusieurs possibilités s’offrent aux visiteurs : au départ du parking situé sous le pont autoroutier, un sentier d’1 km permet d’arriver au pied du barrage, un autre sur les hauteurs. Une randonnée de 5 km propose aussi d’effectuer une boucle et de profiter successivement du décor au pied du barrage et du belvédère qui surplombe l’ouvrage. Le cours du Reyran, au débit très changeant, est à surveiller en cas de pluies abondantes dans les heures ou jours qui précèdent toute venue sur le site.
Le barrage-voûte de Fréjus est aussi la destination ou l’une des étapes de plusieurs parcours à VTT dans le massif.